Jeudi 2 février, la nouvelle se répand vite dans la presse de voile, puis dans les grand médias (presse nationale, télévision, réseaux sociaux). Clarisse Crémer est “lâchée” par son sponsor, Banque Populaire. Le motif avancé est la crainte que la navigatrice n’arrive pas à obtenir le nombre de miles de qualification pour le futur Vendée Globe 2024. Enceinte au cours de l’année 2022, elle a pris du retard pour la qualification. Le règlement de la course est renforcé pour la nouvelle édition devant le nombre de concurrents potentiels.
Il aura fallu 48 heures pour que cette annonce devienne une affaire sportive et une affaire de société : égalité des chances pour les sportives, égalité des droits pour les femmes, … Le sponsor et l’organisation de la course se sont renvoyés la responsabilité de l’incident. La Ministre des sports est intervenue.
Comment une équipe sensée soutenir, préparer, organiser la course pour son athlète a‑t-elle pu passer à coté de son objectif à ce point ? L’objectif du sponsor est de promouvoir l’image de son entreprise ou de sa marque à travers une action de publicité (sportive ou commerciale).
Comment ne pas avoir mesuré la notoriété et le capital de popularité que Clarisse Crémer avait acquis lors du dernier Vendée Globe ?
Comment imaginer l’organisation du Vendée Globe interdire l’accès à la course à une skippeuse qui détient le record de la femme la plus rapide sur un tour du monde en solitaire et sans escale depuis 2020.
Pourquoi ne pas avoir eu le courage et l’audace de défendre sa skippeuse contre un règlement absurde ? Les “bénéfices” d’image auraient été autrement plus importants en fin de compte.
En l’espace de 48 heures, le sponsor a annulé plusieurs années de travail dans le monde de la voile dont il est devenu un partenaire historique (avec des skippers comme Francis Joyon, Loïck Peyron, Armel Le Cléac’h ou son soutien à la Fédération).
Aujourd’hui, 17 février, la Banque Populaire annonce son retrait du Vendée Globe 2024.
Quel gâchis !